C'est dans leur meilleure situation que les Pignier ont planté le Trousseau La Dame et le Trousseau Noir. Ils ont bien entendu sélectionné eux-mêmes les plants à l'époque, comme ils le font toujours - la "sélection massale" est le nom de ce processus, au cours duquel le matériel génétique des meilleurs et plus beaux ceps est multiplié par le vigneron lui-même, au prix d'un travail manuel long et fastidieux. Un travail qui se prépare pendant des mois ; on marque avec amour les vignes les plus magnifiques avec une boucle, de sorte que l'on puisse reconnaître, lors de la taille, la plante qui a donné des fruits si prometteurs que l'on veut absolument multiplier ses gènes. Le processus de vinification n'est pas différent de celui des autres vins Pignier, si ce n'est que Les Gauthières peut reposer un peu plus longtemps en fût. Le nez est complexe, à plusieurs niveaux, dominé par des arômes de petits fruits rouges mûrs, auxquels s'ajoutent de très fines notes terreuses. J'ai failli oublier de décrire les discrètes composantes épicées du parfum, qui lui confèrent encore une autre dimension mystérieuse. Finesse, élégance, précision, mais aussi puissance et longueur sont les mots qui me viennent à l'esprit lorsque je veux décrire le flux du vin à travers le palais. C'est un vin génial, mais qui demande un peu plus de patience que mon "doudou rouge", le Trousseau de Pignier !